Pièges à frelons asiatiques : vraiment efficaces ou menace pour la biodiversité ?

Pièges à frelons : efficaces ou menace pour la biodiversité ?

Introduction

Chaque année, au printemps et en été, les frelons asiatiques (Vespa velutina) et frelons européens envahissent jardins, vergers et abords de ruches. Devant cette menace croissante pour la biodiversité, la sécurité publique et l’apiculture, de nombreux particuliers et apiculteurs s’interrogent sur l’efficacité des pièges à frelons : sont-ils vraiment utiles ou relèvent-ils d’une méthode inutile voire nuisible ?

Pourquoi vouloir piéger les frelons ?

Les frelons, en particulier le frelon asiatique, sont des prédateurs redoutables pour les abeilles et autres insectes pollinisateurs. Une seule colonie, fondée par une reine fécondée, peut décimer un rucher en quelques jours. Leur piqûre est douloureuse, riche en venin, parfois mortelle pour les personnes allergiques. En piégeant les fondatricesau printemps, on espère éviter la création de nouveaux nids de frelons asiatiques.

Selon certaines sources apicoles, capturer une fondatrice au début de la saison permettrait d’éviter l’apparition d’un nid de frelon asiatique contenant des milliers d’ouvrières, de mâles, de larves et de femelles prêtes à essaimer.

Les différents types de pièges à frelons

On distingue plusieurs modèles :

• Pièges artisanaux : bouteilles plastiques avec appât sucré (bière, sirop, vin blanc)

• Pièges commerciaux : dispositifs vendus en jardinerie, parfois équipés d’un entonnoir ou d’une grille

• Pièges sélectifs : conçus pour cibler uniquement le frelon asiatique sans capturer d’autres insectes comme la guêpe, le bourdon ou l’abeille

Les pièges sont-ils vraiment efficaces ?

L’efficacité des pièges fait débat. Plusieurs études ont montré que les pièges classiques, non sélectifs, capturent un grand nombre d’insectes non ciblés : papillons, abeilles, mouches, bourdons… Ces captures accidentelles impactent la biodiversité et les pollinisateurs.

Le Muséum national d’histoire naturelle et plusieurs référents locaux recommandent des dispositifs validés scientifiquement, placés uniquement au printemps pour cibler les reines fondatrices.

Quand et comment les utiliser ?

• Période optimale : mars à mai, pour piéger les femelles fécondées et frelons primaires

• Emplacement stratégique : lisières de bois, ruchers, haies, zones proches de l’eau ou d’une ruche, autour des poteries ou en lisière de domaine privé

• Fréquence d’entretien : tous les 3 à 4 jours, vider les pièges, renouveler l’appât

Ce que contient un nid de frelons asiatiques

Un nid de frelons asiatiques est généralement sphérique, constitué de cellulose mâchée. Il abrite :

• des larves nourries dans des alvéoles

• des ouvrières responsables de la collecte de proies

• des mâles et femelles fécondés prêts à essaimer

• une fondatrice (ou reine)

• une structure organisée, souvent installée en hauteur (cime d’arbres, toitures)

Le thorax, l’abdomen rayé noir et orange, les pattes jaunes, la bande jaune sont caractéristiques du frelon à pattes jaunes, un hyménoptère dangereux et invasif. Ces insectes sont agressifs, notamment lorsqu’on s’approche du nid de frelon asiatique ou de la ruche.

Alternatives et actions complémentaires

• Faire un signalement aux référents de la communauté de communes ou au conseil départemental

• Demander l’intervention d’une entreprise spécialisée pour éradiquer les organismes nuisibles

• Utiliser des méthodes de désinsectisation et de piégeage sélectif validées

• Participer aux campagnes de lutte collective contre le frelon asiatique, organisées par les fédérations régionales

• Suivre les recommandations des programmes de lutte contre le frelon asiatique, en période d’hibernation, lors d’invasions, ou dans les zones à forte prolifération comme les jardins asiatiques ou les abords des essaims

• Comprendre les risques de détruire un nid de frelons soi-même : piqûres, réaction anaphylactique, danger pour l’homme, plan de lutte obligatoire dans certaines communes ou zones centre-asiatiques d’introduction

• Utiliser un piège à frelons asiatiques adapté : attention à la méthode de destruction, certains insecticides sont toxiques pour les pollinisateurs et doivent être utilisés avec précaution.

Conclusion

Les pièges à frelons asiatiques peuvent s’inscrire dans une stratégie de lutte collective, mais uniquement s’ils sont utilisés avec discernement. Mal employés, ils peuvent devenir un fléau pour la pollinisation, les abeilles et les colonies apicoles.

Pour éviter les invasions, protéger les ruches et lutter contre ce prédateur, mieux vaut faire appel à des dispositifs validés, à une entreprise spécialisée, et s’inscrire dans une dynamique coordonnée avec les autorités locales. Chaque piqûre évitée est une victoire pour la biodiversité et une défense contre un hyménoptère dangereux venu de zones centre-asiatiques.

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